Lavagem Do Bonfim  était le travail  imposé aux esclaves, autrefois, le lavage de l’église de Bonfim de Salvador de Bahia. La ville se flatte de posséder une religion particulière que les autorités nationales et religieuses furent bien forcées d’admettre au fil du temps, le Candomblé. Pratiqué également dans les pays voisins d’Amérique du Sud tels l’Uruguay, l’Argentine, le Paraguay ou le Venezuela, ce syncrétisme est né d’un curieux mélange de catholicisme importé par les colonisateurs portugais et de croyances africaines des esclaves ramenées d’Afrique. Une sorte de Vaudou d’Amérique du Sud, en quelque sorte, avec une petite touche de religiosité indigène en plus.

Naturellement interdit durant toute la période de l’esclavage, le Candomblé fut toléré avec l’avènement de la république, puis finalement accepté devant l’immense ferveur manifestée par les croyants bahianais. C’est son esprit qui souffle sur les fêtes de Bonfim, le deuxième dimanche de janvier après les Rois.

Au XVIIIe siècle, les membres de la confrérie des laïcs dévots forçaient les esclaves à préparer l’église de Bonfim, de la laver, dans le cadre de la préparation des célébrations du Seigneur de Bonfim. Ainsi persécutés, les noirs africains se réfugièrent dans la croyance de ce Candomblé, que les autorités rejetèrent naturellement. De façon démonstrative, elles interdirent alors aux esclaves de laver l’intérieur de l’église et de ne nettoyer que les escaliers et le cimetière. Cette pratique est perpétuée en spectacle de nos jours.

Le jeudi durant la purification, les portes de l’église demeurent fermées tandis que des centaines de Bahianaises vêtues de blanc, amenées sur place dans des chariots couverts de fleurs, versent sur les marches de l’eau parfumée qu’elles tiennent dans des jarres sur leurs épaules. La procession part de l’église de Nossa Senhora da Conceição da Praia pour se diriger vers la colline de Bonfim au son des percussions et des chants africains. Une fois la partie religieuse achevée, la fête continue sur la place de l’église au milieu des baraques où sont servis boissons et aliments typiques de Bahia.

La fête a beaucoup perdu de son caractère religieux, même si la pratique du Candomblé reste très présente à Salvador. Le côté œcuménique est fortement exacerbé et c’est surtout l’occasion de vivre quelques jours de véritable communion avec le peuple brésilien. La musique est omniprésente, boostée par les incontournables batucadas qui transforment la ville en un chaudron bouillant. Complètement imprégnée de la culture locale et du caractère festif des Brésiliens, la Festa do Bonfim peut constituer une excellente alternative au carnaval pour celles et ceux qui désirent sortir des sentiers battus.

Le dimanche suivant le lavage des escaliers, a lieu un pèlerinage vers l’église sur la colline dont les croyants font trois fois le tour en formulant trois vœux. Naturellement invité à la fête, le visiteur pourra lui aussi prétendre à la réalisation de ces trois vœux et se verra attaché au poignet le célèbre petit bracelet multicolore symbole de Bahia, le Lembrança do Senhor do Bonfim da Bahia, qu’il devra porter jusqu’à sa désintégration naturelle, synonyme de la réalisation des trois vœux. Il suffit d’y croire…

Depuis 16 ans, à Paris, cette fête est célébrée en septembre. Le Festival du Lavage de la Madeleine est le plus important évènement de culture Brésilienne en Europe. Une cérémonie oecuménique est organisée à l’église de la Madeleine, à 18h, le premier jour du festival. Les jours suivants un grand marché regroupant la gastronomie, l’artisanat, la musique du Brésil et différents organismes de tourisme. Chaque soir un concert d’un artiste important du Brésil avant de clôturer l’évènement avec un grand défilé regroupant les meilleures Batucada de la place de Paris. Le défilé tourne 3 fois autour de l’église de la Madeleine avant que les bahianaises lavent les marches de l’église.


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